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Jours 65-66: Ceux qui débarquent en Amazonie

Iquitos, Pérou

Jour 65 : samedi 5 janvier 2019

Il est 2h30 du mat’ lorsque le réveil sonne : autant dire qu’on a dormi moins de 3 heures, la journée va être longue !

Tio Roberto nous conduit à l’aéroport, déjà bien fréquenté en ces petites heures du matin. On s’approche vers le comptoir de la compagnie VivaAir, car même si on a déjà fait le check-in, on voudrait être sûrs que nos bagages, en particulier la petite valise, passent en cabine… Grave erreur, quels gens trop honnêtes sommes-nous !! Effectivement la petite valise est trop grande pour la taille maximale qui garantit l’absence de frais, c’est-à-dire les bagages à mettre sous les sièges. Avec VivaAir, il faut payer pour mettre son bagage dans les compartiments au-dessus de la tête dans la cabine ! Ah voilà… On avait entendu beaucoup de choses pas forcément glorieuses sur cette compagnie (mais n’avions pas trop le choix, vu les prix), mais là j’avoue qu’on ne s’y attendait pas ! Si on avait su, et c’est ce qu’on essayera pour le retour, on aurait directement embarqué : il semblerait en effet que personne ne surveille quel bagage peut être mis dans les casiers… Pour le moment, on a le choix entre payer pour la mettre en soute, ou en cabine dans les compartiments du haut. Ce sera en soute, car c’est moins cher !

Un cappuccino pour se remonter le moral, puis on embarque sans tarder. On n’est pas à côté, malgré la réservation simultanée de nos billets (il fallait probablement payer pour être à côté ; on commence à connaître la compagnie…) Qu’à cela ne tienne, le vol est loin d’être plein et on se déplace dès que le signal « attachez vos ceintures » est éteint ! 😉

Je tente de garder les yeux ouverts en lisant, car je ne voudrais surtout pas louper le survol de l’Amazonie ! Il y a une couche de nuages lorsqu’on entame la descente sur Iquitos après 1h15 de vol, mais on distingue quand même un long fleuve qui serpente à travers une immense étendue verte… 🙂

7h30, atterrissage ! Le temps de descendre la rampe, et on est déjà tout moites. Vive la jungle, et en saison des pluies en plus ! M’enfin, malgré le ciel de nuages il ne pleut pas, heureusement, et comme c’est assez tôt, il ne fait pas encore trop chaud. 🙂

Les chauffeurs de taxi nous sautent dessus dès notre sortie du petit aéroport, et on décide d’aller au centre en mototaxi. Il y a très peu de voitures dans les rues, ici ce sont principalement des scooters et des mototaxis, qui se fraient un chemin entre les minibus locaux ! On apprendra plus tard de notre guide qu’il y a 38’000 mototaxis dans la ville d’Iquitos et environs… Ici, la circulation routière est d’ailleurs comparée à un essaim de moustiques ! Dépassements par la gauche, mais aussi par la droite, sur une route double-voies qui, selon les locaux, en a environ 18, virages serrés, ornières à éviter… On se croirait dans Mariokart !! Y’a même de temps en temps des peaux de bananes sur la route !

Nous sommes logés à l’Hospedaje Neydita, à quelques blocs de la Plaza de Armas, et Luis, le propriétaire, nous fait un super bon accueil. Il est encore trop tôt par contre pour que notre chambre soit prête, et sur ses conseils, on se dirige donc vers le Tutti Frutti pour un bon petit déjeuner. L’endroit restera notre adresse fétiche pour tout notre séjour à Iquitos !

On revient ensuite se poser dans la salle commune de l’auberge pour travailler un peu sur le blog et se reposer… Notre chambre est prête à 10h30. On installe nos affaires, puis Chris continue à bosser sur le blog pendant que je lis allongée sur mon lit. Je ne tarde pas à m’assoupir, et fais une sieste de quasi 2 heures…

Vers 14h, Tio Ricardo nous retrouve devant notre auberge ! Il est pilote d’avion pour une compagnie commerciale, et voyage régulièrement entre Lima et Cusco, et de temps en temps Iquitos. En l’occurrence, ses dates de vols coïncidaient bien avec les nôtres, car il est arrivé hier à Iquitos ! On monte les 3 dans un mototaxi, et il nous emmène au restaurant Mijano, un peu excentré, mais bondé en ce samedi après-midi. Y’a un concert live, l’ambiance est bonne et tout le monde danse ! Vu les quantités de bouffe dans les assiettes, ce doit être le moyen local pour tenter de digérer entre les différents plats… 😉

Chris commande un ceviche de crocodile (étonnant, mais super bon !), et pour moi un poisson de l’Amazone, le Paiche, avec des fruits de mer. Alors que je suis au bord de l’asphyxie et envisage sérieusement de laisser la moitié de mon assiette intacte, Tio Ricardo nous commande une ENORME assiette dégustation de tacacho (boules de purée de bananes plantains, super léger) et friture de poisson et de crocodile. Je vais exploser, et n’ai même pas le courage d’aller danser pour voir si ça a vraiment un effet sur la digestion…

On ressort du restaurant vers 16h… Les nuages sont partis, le ciel est grand bleu et il fait super chaud ! Si c’est ça la saison des pluies, j’adhère. 🙂 Re-mototaxi, direction le district de Nanay, en banlieue. Iquitos est une agglomération assez grande, mais notamment à cause de l’absence de buildings (si y’a 2 étages, c’est déjà étonnant) et de la quasi absence de voitures, on a l’impression d’être dans un gros village. Qu’est-ce que c’est pollué, mon dieu… Je suis effarée. Les ordures sont entassées dans la rues, les sacs à moitié éventrés par les chiens et chats errants, les déchets jonchent le sols, les rues sont sales et on respire la pollution des scooters… C’est triste ! 🙁

Un peu gluant, mais appétissant ?

On se balade un moment dans le marché de Nanay ; entre les étals de fruits et de poisson, on y voit notamment les fameux suris, les vers de l’arbre à aguaje, un fruit local… Des gros vers comme un pouce boudiné, grillés en brochette… Beuuuh… Une partie de moi a bien envie de goûter, ne serait-ce que pour le challenge, mais l’autre moi me prévient du vomi immédiat si je tente pareille expérience. Et encore, le fait de les voir grillés peut encore passer, mais j’ai le malheur de baisser les yeux et de voir un seau plein de ces gros vers bien vivants… Plus que leur aspect boudiné, c’est vraiment leur mouvement qui les rend répulsants !

Le ventre encore plein (ouf), on décide de reporter la « dégustation » à plus tard, et on se dirige tout au bout de la rue, jusqu’au bord de l’énorme fleuve. Ce n’est pas encore l’Amazone, mais un gros affluent dont j’ai oublié le nom. Il se jette à peine plus loin dans l’Amazone : on voit la différence de couleurs des 2 fleuves à quelques centaines de mètres !

Retour vers la jetée et la Plaza de Armas en mototaxi. Ouf, cet endroit est plus propre que la moyenne de la ville, et c’est très agréable de se promener sur les quais. C’est bondé, y’a plein d’enfants qui jouent et de vendeurs de rues… Le trafic est bloqué dans cette zone pour quelques jours en raison de festivités : le 5 janvier est le jour d’anniversaire de la ville d’Iquitos, qui fête ses 155 ans d’existence !

On se balade un moment, puis on boit un jus sur une terrasse climatisée. Retour à l’auberge vers 20h ; Tio Ricardo rentre chez lui dans le quartier de San Juan, tandis que nous profitons du moment béni de la douche… On reste ensuite dans la chambre sans souper, le ventre encore plein du resto de cet après-midi ! Dodo très tôt ce soir, car on tombe de fatigue avec nos deux pauvres heures de sommeil… 4 pour moi avec ma sieste, mais quand même, faut pas pousser !

Jour 66 : dimanche 6 janvier 2019

On s’est bien reposés, et on est frais pour une nouvelle journée à Iquitos !

Ce matin, on se dirige vers le Karma Café pour y retrouver John, le Sud-Africain rencontré à l’auberge Recoleta de Cusco. Trop chouette de le revoir dans un climat complètement différent ! 🙂 Ce type a un look tellement improbable, beau gosse avec son grand chapeau d’explorateur et ses chaussettes à poids multicolors anti-moustiques remontées jusqu’à mi-mollet (en Afrique du Sud, il tient un commerce de chaussettes fantaisies avec son frère).

Le Karma Café a l’air d’être un endroit sympa, mais les prix sont prohibitifs… On déambule donc un moment au hasard sur le quai et dans les rues aux alentours de la place principale pour trouver un autre endroit, puis on décide de retourner au Tutti Frutti, qui nous avait bien plu hier. Heureusement qu’il y a l’espagnol de Chris pour John, car il est végétarien, et ne souhaite pas manger de produits laitiers, ni sucre ni sel ajouté, ni glaçons. Ça fait beaucoup trop de mots en anglais pour un endroit pas du tout touristique ! 😉 Pour la peine, il nous offre le petit-déjeuner… Super sympa ! On passe un excellent moment les 3 à discuter et à déguster nos jus de fruits, puis on lui dit à bientôt en Afrique du Sud (qui sait), et on retourne à notre auberge, pour se reposer pendant les heures les plus chaudes de la journée… Même s’il ne pleut toujours pas (le ciel est grand bleu), la chaleur est insoutenable !

Je lis le tome 1 de la série Hunger Games, tandis que Chris se forme au montage vidéo en regardant des tutoriaux sur le net… Ce midi, on dîne d’une partie des restes du resto d’hier.

On part ensuite à la chasse des différentes agences pour réserver un tour dans la jungle… Sauf que ce qu’on n’avait pas prévu, c’est que toutes seraient fermées le dimanche ! Oups… On déambule dans les rues vers la Plaza de Armas à la recherche d’une agence quand même ouverte pour se faire une idée des prix… et on tombe sur un hôtel qui travaille avec l’agence Ecological Jungle Trips, qui se propose de nous appeler le propriétaire pour voir s’il est dispo à nous recevoir. Effectivement, Diego (le propriétaire) prend le temps de venir nous chercher et nous indique la localisation du bureau de son agence, 3 blocs plus loin.

Il nous présente les différents tours, nous montre des photos, etc, très bon vendeur… La question du prix vient à la fin bien évidemment, quand il nous a bien alléché avec toutes ces explications. On flaire le truc pas trop net, mais bon en Amérique latine les agences te font toujours « un prix spécialement pour toi », donc on tente quand même de marchander pour voir jusqu’où le prix descend… Diego nous laisse discuter un moment, nous propose un prix, on négocie, ça descend, ça descend… On a beau avoir déjà beaucoup marchandé depuis qu’on est arrivés, je ne sais pas pourquoi mais je me sens vraiment pas à l’aise, et j’aurais dû écouter mon instinct. On finit par « tomber dans le panneau » (ou pas, on ne le saura jamais), car le prix est tellement descendu que c’est bien évidemment très attractif. Une petite voix me dit intérieurement que je ne suis pas convaincue, mais on conclut quand même la vente… Comme on n’a pas tout le cash sur nous (heureusement !), on lui laisse une avance, puis on va s’asseoir à une terrasse sur la jetée pour boire un jus avant de passer à la banque.

C’est un bar avec wifi, et on profite de la connexion pour taper le nom de l’agence sur TripAdvisor. Au secours. Peu de commentaires, mais tous horribles, avec mention « arnaqueurs ! »… Je m’en veux terriblement, et ne comprends pas comment on a pu réserver quelque chose sans comparer au moins 2 endroits et regarder les commentaires des autres voyageurs sur le net. La base avant n’importe quelle réservation (surtout en Amérique latine où tout le monde est ton amigo), que l’on a toujours fait jusqu’à maintenant, sauf là !! En plus, on renverse la moitié de notre carafe de jus de fruits dans un mouvement précipité, ce qui n’a absolument rien à voir avec notre erreur de réservation, mais n’arrange ni notre humeur, ni la situation.

Chris prend contact par whatsapp l’amie de la famille qui tient son agence de voyage (et qui nous a réservé les billets d’avion pour Iquitos). Elle a un bureau dans la ville ; on y est passés cet après-midi, mais c’était bien entendu fermé… Heureusement, elle répond au téléphone, et Chris lui explique notre erreur monumentale. Elle nous propose un tour via son agence, qui est clairement moins chère qu’avec la première, et on accepte, car c’est une personne de confiance, et son agence GreenTravels a des très bons commentaires sur TripAdvisor.

On échafaude ensuite une stratégie pour tenter de récupérer notre acompte de 300 soles (environ 80 CHF) laissé à Diego… Ma non-habitude du climat de la jungle va enfin nous servir ! Comme je suais, dégoulinais, et étais rouge comme une tomate à cause de la chaleur quand on est passés dans son bureau cet après-midi, on va prétexter un coup de chaleur, que je suis malade et ne peux pas partir en excursion. De retour à l’hôtel, Chris contacte Diego par téléphone pour lui expliquer ce gros mensonge tout à fait plausible, vu mon état de décomposition de cet après-midi. Diego comprend la situation, mais au lieu de nous rembourser, propose de décaler le départ au jour suivant, en nous disant de le tenir au courant de mon état… Un signe de plus que ce n’est pas une agence recommandable : un guide responsable ne m’aurait pas laissée partir dans la jungle en sachant que j’ai fait un malaise dû au climat chaud et humide !

On réussit quand même à expliquer tout un truc comme quoi je ne suis vraiment pas bien, qu’on va abandonner l’idée d’aller dans la jungle, etc… Diego convient finalement d’annuler notre tour et de nous rembourser en partie. Selon lui, rembourser la totalité n’est pas possible car il a déjà investi une partie dans notre billet pour le bateau du lendemain, etc… Mwouais… A mon avis c’est du vol pur et simple, mais on n’est pas vraiment en mesure de négocier, ça nous apprendra ! Diego est censé nous apporter 100 soles en retour à notre hôtel demain matin avant 7h. On espère qu’il respecte son horaire, pour qu’il ne croise pas le mini-van de l’autre agence qui vient nous chercher à 8h30… 😉

Peu fiers de notre manque de discernement et de notre mensonge, on reste à l’auberge pour la soirée, et on soupe des restes des restes du resto d’hier midi ! Dodo assez tôt pour se reposer, car demain matin, départ pour une aventure mémorable dans la jungle !!

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