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Jours 91-95: Ceux qui sont chez les Welsch en Argentine

Bariloche, Argentine.

Jour 91: jeudi 31 janvier 2019

La compagnie de bus Marga Taqsa n’a pas vraiment géré le chauffage cette nuit ! Il a fait d’abord suuuuuuper chaud, puis méééééga froid… On s’est pas mal réveillés pendant la nuit !

Il est 10h quand on se fait réveiller pour de bon par le steward qui nous annonce un arrêt de 20 minutes dans le coffee shop d’une station essence. On est à Perito Moreno (le village, pas le glacier), à la moitié du trajet. Une longue journée de bus s’annonce encore…

Concentration extrême pour dessiner droit

On profite d’être debout pour se dégourdir les jambes et boire un cappuccino, puis retour dans le bus. Chris dessine dans notre journal de bord, Mumu écoute de la musique en tentant de réparer ses chaussures avec notre tube de colle, et moi je lis mon nouveau bouquin, « Le dictionnaire insolite de l’Argentine », que Mumu m’a donné, l’ayant elle-même reçu d’un voyageur il y a quelques semaines. Je ne nie pas l’utilité d’un Kindle quand on voyage sur une longue durée, mais qu’est-ce que ça fait plaisir de retrouver un livre papier ! En plus il est vraiment très intéressant ; je le dévore jusqu’à la dernière page. J’apprends plein de trucs sur le pays, des spécialités culinaires aux atrocités historiques de la guerre sale, en passant par la religion footballistique et la politique désastreuse en matière d’économie…

En ce moment, nous sommes d’ailleurs en train de rouler sur la Ruta 40, la route la plus mythique d’Argentine, l’équivalent national de la Route 66 des Etats-Unis. Le paysage se résume à des steppes patagoniennes à perte de vue… On est au milieu de nulle part, et de tout le trajet (24h de bus), on a dû croiser moins de 10 petits villages !

Nouvel arrêt de 10 minutes dans un petit shop : tout le monde dehors pour s’étirer, puis c’est reparti. J’ai terminé mon livre, l’ordinateur n’a plus de batterie, la route est trop caillouteuse pour écrire dans le journal… On fait des mots croisés sur la tablette de Chris.

Trois-quatre heures avant d’arriver, le paysage change complètement : des grandes forêts de conifères et des montagnes de plus en plus hautes qui ressemblent curieusement aux Alpes… Enfin, on arrive au bord d’un lac alors que la nuit tombe. On aperçoit au loin les lumières d’une petite ville…

22h, nous voilà arrivés au terminal de bus de San Carlos de Bariloche (« Bariloche » pour les intimes), une ville surnommée la « petite Suisse d’Argentine », en raison de son paysage de lacs et de montagnes, et de sa colonie suisse établie depuis longtemps dans la région. On se réjouit de découvrir ça ces prochains jours ! 

Comme le réseau de bus à l’air assez compliqué et qu’on est bien fatigués par une journée à ne rien faire, on prend le taxi jusqu’à Tierra Gaucha,  notre auberge réservée via Booking. Problème : notre réservation n’apparaît pas dans le système… Le type de la réception cherche un bon moment, appelle ses collègues, sa cheffe… Rien ! Jusqu’à ce qu’il comprenne ce qui est arrivé : Booking a refusé la réservation par manque de fonds sur la carte prépayée associée. Sauf que ça a mis 3 jours pour être annulé, et qu’entre-temps, Mumu a reçu le mail de confirmation automatique de la réservation… Le mail d’annulation n’a été envoyé que cet après-midi à 15h, alors qu’on n’avait bien évidemment aucune connexion… Mauvais point pour Booking ! 

Heureusement, Javier (le type de la réception) se démène pour nous trouver une solution que l’on accepte (on n’avait pas vraiment le choix, mais en l’occurrence ce qu’il propose est tout à fait honnête, donc tant mieux). Il nous transfère dans un taxi aux frais de l’auberge jusqu’à l’hôtel Italia Inn. C’est un poil plus cher, mais il a quand même pu nous obtenir une réduction. Pour les 2 nuits suivantes, on pourra revenir au Tierra Gaucha,  où on avait la réservation de base. Tout est bien qui finit bien ! 

On s’installe donc dans une chambre quadruple à l’Italia Inn pour une nuit… une bonne douche alias inondation de la salle de bain plus tard, on ne tarde pas à s’endormir profondément !

Jour 92: vendredi 1er février 2019

Réveil vers 7h30, il fait grand beau ! On prend le petit-déjeuner dans la véranda de l’auberge, puis on ferme nos sacs, on fait le check-out et on se déplace à pied à l’auberge Tierra Gaucha, proche du centre ville. Une bonne demi-heure à pied dans les rues commerçantes animées de cette ville de Bariloche dont l’ambiance nous plait déjà beaucoup…

Notre chambre n’est pas encore prête, donc on s’installe dans la cuisine. On passe un bon moment avec Chris à mettre les comptes à jour, car ce n’est pas évident à suivre ces dernières semaines avec les changements de monnaie et les remboursements avec Mumu.

Après avoir installé nos affaires dans la chambre (la classe, on a une chambre avec salle de bain privée pour les 3, comme dans un « vrai » hôtel !), on sort au centre, direction le Café Gino, pour un dîner en terrasse. Le changement de climat est flagrant par rapport au reste de la Patagonie : on a beau y être encore, il fait un temps magnifique, chaud (on est en t-shirt, ce n’était pas arrivé depuis Lima !) et… y’a pas de vent !!! Miracle !! ça fait ambiance village de vacances en montagne, c’est très sympa…

Après un bon café, on va se balader au bord du lac, et on se pose un moment sur les cailloux au soleil, pour discuter. Il fait bon, c’est tellement agréable… On s’organise un peu pour les prochains jours, puis on part à l’attaque des rues principales pour comparer les agences de location de voiture (pour aller rouler 2 jours sur la Route des 7 Lacs) et de vélos (pour le Circuito Chico à l’ouest de Bariloche). Pour les vélos, on n’est pas vraiment décidés et on préfère encore demander des détails à l’auberge, mais pour la voiture c’est tout bon, on a une Renault Clio pour dimanche et lundi ! 🙂

Le temps que l’on passe faire des courses pour les 3-4 prochains jours et qu’on rentre à pied à l’auberge, il est 19h30 et on est bien fatigués… Chris est un peu patraque, on espère que ça ira mieux demain !

Après le souper, j’écris dans le journal tandis que Chris se débat avec le wifi pour actualiser un article de blog… Dans beaucoup d’endroits en Patagonie, le wifi crash à partir de 20-21h alors qu’il fonctionne très bien pendant la journée, va savoir pourquoi ! 😉

On discute un moment avec Maxime, un Breton, puis on monte se coucher. La chaleur est étouffante dans la chambre (on n’y était plus habitués), surtout à 50 cm de Chris qui nous fait une belle poussée de fièvre ! 🙁

Jour 93: samedi 2 février 2019

Zut, l’état de Chris ne s’est pas vraiment amélioré pendant la nuit, il est tout patraque !

On descend déjeuner, et on décide de changer nos plans : tranquille aujourd’hui, et on reporte la journée de vélo à plus tard. Une journée sans rien de prévu, ça ne fait pas de mal non plus, surtout quand on a autant de retard sur le blog !

Chris fait une sieste, Mumu en profite pour préparer son entretien d’embauche de mardi, et moi j’écris… Au final, on n’a pas bougé de la journée ! Chris se lève en fin d’après-midi, sa fièvre est tombée et il se sent mieux. 🙂

On soupe des restes de notre énorme salade de pâtes de midi (on en avait cuisiné pour un régiment)… Douche, brossage de dents, moment lecture, et au lit ! Quel samedi soir de ‘ouf ! 😉

Jour 94: dimanche 3 février 2019

Je me lève plus tôt que les deux autres ce matin : skype au programme ! Muriel et Chris descendent déjeuner une petite heure plus tard… Chris se sent mieux qu’hier, mais c’est toujours pas la grande forme !

On a rendez-vous à l’agence à 9h15 pour récupérer notre voiture de location. On termine de déjeuner à 9h, donc le temps de fermer les sacs, faire le check-out et passer retirer des sous, on y est un peu avant 10h… On s’habitue à l’heure latino 😉

Vérification de l’état de notre petite Renault Clio, signature du contrat, et c’est parti ! Enfin, il nous faut encore 2 arrêts avant de réellement prendre la route : passage à l’auberge récupérer nos gros sacs (la Clio est remplie à ras bord), puis au terminal de bus pour réserver nos billets pour le prochain trajet, en fin de semaine.

Ça y est ! La Route des 7 Lacs traverse 2 parcs nationaux, l’un à la suite de l’autre : le Nahuel Huapi, et le Lanin. On a hâte de voir ces paysages de lacs et de montagnes ! Je suis au volant pour sortir de Bariloche direction le parc nation Nahuel Huapi, Muriel en copilote et Chris derrière… qui dort. Le pauvre, il a eu des poussées de fièvre cette nuit et n’a pas forcément très bien dormi !

Comme on est finalement partis vers 11h30, on ne tarde pas à avoir faim ! On s’arrête pique-niquer sur une petite crique, vers l’un des nombreux points de vue, au bord d’une eau bleue profonde aux reflets verts. Le panorama commence fort avec le grand lac Nahuel Huapi qui nous en met plein la vue…

Le soleil tape super fort, on n’était plus du tout habitués… et on ne s’attendait pas à avoir si chaud en Patagonie, même au nord de la région ! Mais à bien y réfléchir, ce n’est pas si étonnant que ça : on a fait 24 heures de bus vers le nord depuis El Chalten, c’est sûr que le climat change un poil… Si on rapporte ça à l’Europe, ça nous ferait passer de quelque chose comme le Danemark à l’Espagne !

Muriel prend le volant pour la route de cet après-midi. La route est magnifique, serpentant entre les montagnes aux sommets encore partiellement enneigés, une forêt continue de conifères, et des lacs d’un bleu profond… Un mélange de paysages suisses, néo-zélandais de l’île sud, de la Provence française, et de l’image que je me fais du Canada. 🙂

Ça sent les vacances… Dans toutes les petites criques sont installées des familles ; les enfants jouent sur la plage, il y a beaucoup de baigneurs, des touristes les pieds dans l’eau sous un grand ciel bleu… On en prend plein la vue et on s’arrête quasiment à tous les points de vue panoramiques sur les 7 lacs de cette route magique.

16h30, nous voilà attablés autour d’un énorme jus de fruit à un bistrot sympa du petit village de San Martin de Los Andes, au bord du lac Lacar. On est bien à l’ombre, mais voilà que Chris se met à trembler comme une feuille, la fièvre reprend ! Heureusement, ça ne monte pas trop et il arrive à nous accompagner à la pharmacie de garde à côté de la place centrale où on achète quelque chose pour faire tomber la fièvre, qui marchera très bien. 🙂

Quelques mini-courses au supermarché plus tard, on repart en sens inverse sur une quarantaine de kilomètres. Après avoir testé un camping qui ne nous branche pas franchement (une grande étendue d’herbe presque sans un coin d’ombre et sans point d’eau mis à part un ruisseau quasi asséché), on atterrit au camping du Lago Hermoso. Celui-ci porte bien son nom ! On choisit un emplacement plus ou moins plat pour la tente, avec une table et un barbec’ (comme partout ici, culture de l’asado oblige).

Chris dort debout ; on monte donc la tente rapidement et on soupe d’une succulente (…) purée de pommes de terre, tomate et fromage, avec truite fumée. Notre petit réchaud aura bien servi ces derniers temps !

Muriel s’installe dans la voiture pour la nuit, tandis que Chris et moi prenons la tente. Ouf, ici le vent ne souffle pas fort, et la température est idéale pour une nuit de camping…

Jour 95: lundi 4 février 2019

Les pieds un petit peu froids, mais quand même super bien dormi ! On se réveille à la lumière du jour et au son des oiseaux, le soleil brille, et malgré un rhume persistant et une gorge enrouée, Chris se sent beaucoup mieux. 🙂

On traînasse au camping… Petit-déjeuner sur notre réchaud vers 9h30-10h ; on discute au soleil, on démonte le camp, puis on va se poser à la petit cafét’ du camping pour boire un café.

Il est déjà 12h30 (on n’est pas très en avance aujourd’hui !), mais on reste quand même encore un peu au camping pour profiter du lac. Il est bleu émeraude, et l’eau est tellement cristalline… On y trempe les pieds, ça refroidit bien ! 🙂

Départ vers 13h30, sur la même route qu’hier en sens inverse, direction Bariloche. On avait quand même laissé quelques points de vue pour la route de retour !

Assez rapidement, on s’arrête piquer-niquer au bord d’une rivière. Mais après une fajita, il faut se rendre à l’évidence, et abandonner la partie : on est littéralement attaqués par une armée de taons hyper agressifs (jamais vu ça, ils entrent carrément dans nos oreilles, c’est dégueu’ !) et… horreur, malheur, abomination : des guêpes. Les premières d’Amérique du Sud, moi qui avais été tranquille jusqu’à maintenant !!! Repli stratégique dans la voiture pour terminer le pique-nique avant de devenir dingue à force de gesticuler dans tous les sens. On sue tellement il fait chaud, car on n’ose pas ouvrir les fenêtres pour avoir de l’air : les taons continuent à encercler la voiture en tournant comme des furies… !

Re-départ sur la route vers 15h ; on prend une route secondaire vers le bord du lac Traful. Ça bringuebale et on saute dans tous les sens à 20 km/h sur cette piste de cailloux et de terre, mais ça valait la peine : le grand lac Traful est superbe… Cette route a beau aller d’un lac à un autre, on ne s’en lasse pas, le panorama est incroyable !

Ben quoi, la plage est à tout le monde, non ?

On s’arrête pour marcher un moment sur la plage, les pieds dans l’eau… Les vacanciers partagent l’espace et les parasols avec un troupeau de chevaux. 🙂

Après avoir bien gesticulé pour chasser les taons (quelle plaie), on abandonne à nouveau la partie et on retourne à la voiture. Re-petite route caillouteuse, puis on retrouve la route n°40 direction Bariloche.

Il est 19h30 quand on arrive dans le mini-village de Los Coihues, à 15-20 minutes de route de Bariloche, au bord du lac Gutierrez. On avait trouvé cet hôtel-camping sur Booking il y a quelques jours : il avait une super bonne note des visiteurs pour trois fois rien (la nuit en chambre privée pour nous 3 nous coûte 4 CHF par personne…). Le lieu nous plaît dès notre arrivée ! Moitié auberge, moitié camping, mini-resto avec une terrasse et un grand feu de camp pour les soirées dans le jardin, un staff super accueillant…

On a un petit bungalow pour les 3, et comme le ménage n’y a pas encore été fait, la gérante nous offre une bière pour s’excuser ! Une vingtaine de minutes plus tard, notre chambre est prête, mais on reste sur la terrasse à déguster notre bière et à discuter… Oups, il est déjà 22h !

On s’installe, on vide la voiture, on prend une bonne douche, et on s’apprête à souper de nos restes de purée. Shit, voilà qu’on s’aperçoit qu’elle dégage une incroyable odeur d’acidité : elle n’a pas supporté la chaleur de la voiture ! Pas grave, il reste des supers bonnes quiches aux légumes au p’tit resto de l’auberge ! On soupe sur la terrasse en discutant avec 2 Argentins, et au final il est quasi 1h du mat’ quand on sombre dans le sommeil…

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