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Jours 286-289: Ceux qui bravent la mousson

Terminal de ferry, Langkawi, Malaisie.

Jour 286: mercredi 14 août 2019

Plus tôt dans la matinée :

On n’a pas très bien compris pourquoi la navette devait venir nous chercher aussi tôt à l’auberge : il est 8h, nous voilà arrivés au terminal des ferries de Kuah, mais le bureau d’immigration n’ouvre qu’à 9h, et notre ferry part à 9h30… Peu importe, on profite de l’attente pour aller changer nos derniers ringgits malaisiens en baht, la monnaie thaïlandaise. Ça y est, le bureau ouvre. Passage de la douane et tampon de sortie du pays sur nos passeports, on embarque à bord du ferry qui va nous amener en terres thaïlandaises…

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Plus tard dans la matinée, aux environs de midi :

Les premiers balancements se font sentir à peine sortis du port de Pak Bara ! Le personnel, à vrai dire les jeunes hommes au service, distribue des sacs plastiques à toute vitesse…

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Maintenant, au départ du ferry à 9h30 :

Nous sommes sur le point d’embarquer. Depuis l’île de Langkawi, nous devons retourner sur le continent, mais côté thaï, à Satun, le port d’entrée au sud du pays. De là, une navette nous amènera quelques dizaines de kilomètres plus loin (70 km précisément) jusqu’au port de Pak Bara, pour embarquer à nouveau dans un speedboat à destination de Koh Lipe aux environs de midi, étape finale de cette journée de transport. Nous nous assurons que nos sacs soient mis au sec, vu le trajet mouvementé d’il y a quelques jours. Cette fois, la mer est calme et le ferry avance doucement. Le trajet dure une heure et demie jusqu’à Satun…

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… Les mouvements deviennent un peu plus forts, et ce ne sont plus de simples balancements, cette fois nous sommes littéralement secoués… Pourtant, nous venons juste de quitter le port il y a quelques instants ! …

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Camille a même le temps de s’endormir sur mes genoux, c’est dire si cette traversée est tranquille par rapport à la dernière. A Satun, nous désembarquons et tous les passagers sont accompagnés jusqu’à la douane par le staff du ferry. Le douanier, aussi chaleureux qu’un suisse-allemand fâché, contrôle mon passeport. Prise des empreintes : les pouces d’abord, les index et majeurs de chaque main ensuite, puis encore tous les doigts… Heureusement que nous avons des passeports biométriques, autrement on nous aurait probablement prélevé notre salive !

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… Et voilà que les vagues viennent taper contre la coque du bateau, ou l’inverse, c’est difficile à dire. Contrairement au trajet entre Penang et Langkawi, ici nous pouvons voir le capitaine du bateau aux commandes, ainsi que l’arrière complètement ouvert pour faire circuler l’air… C’est une bonne chose…

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Les contrôles douaniers se sont bien déroulés, même si on m’a quand même demandé de sortir mon sac de sa fourre pour vérifier… la couleur peut-être ? la taille ? Quoi qu’il en soit, le policier se met à caresser mon sac, persuadé qu’il peut trouver quelque chose d’illégal ainsi !

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… La pluie fait son apparition. Le bateau étant très aéré, nous parvenons à sentir les gouttes s’écraser contre nos visages, aidées par le vent. Vite, protégeons nos petits sacs, j’ai le matériel électronique dedans ! Les gros sacs sont au sec, théoriquement, sous la cabine du capitaine…

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Nous sommes une douzaine de touristes à nous rendre de Satun à Pak Bara, puis Koh Lipe. Le minibus est complet. Tous les sacs et valises ne rentrent pas à l’arrière, alors ils sont un peu dispersés dans l’habitacle sous les sièges, sur nos genoux, à nos pieds, le moindre espace est exploité !

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… Le ciel, déjà bien sombre, s’alourdit davantage. Le vent souffle à une force suffisamment élevée pour faire chavirer ce bateau relativement solide ! Nous sommes assis au 3ème rang depuis l’avant, devant nous au 2ème rang se trouvent une famille avec un enfant d’une dizaine d’années, ainsi qu’un couple sur notre droite. Le reste des passagers est à l’arrière…

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Le minibus poursuit sa route. Avec Camille on se regarde et on commence à se marrer en regardant les poteaux électriques ! En soi, il n’y a rien de drôle, mais si l’on observe bien, il n’est pas difficile de constater que le pays manque d’électriciens… Vu les câbles qui s’enchevêtrent, à notre avis, il doit y avoir des nœuds ! Imaginez donc vos écouteurs entremêlés, et multipliez-les par 100, puis reportez ça a la taille d’une ville… Personne n’a envie de venir démêler ça et même les plus experts en électricité seraient découragés par cette vision ! Cléa et Capucine, rencontrées à Melaka, nous avaient parlé de ça.  😂

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… Je remarque que le pare-brise avant est brisé. La pluie tombe violemment et la houle devient puissante ! Nous sommes ballottés de haut en bas, c’est déjà suffisamment violent pour les gens devant nous qui tentent tant bien que mal de rejoindre l’arrière du bateau, là où la sensation est soi-disant plus faible… Ma plus grande préoccupation est que la vitre n’éclate pas pendant le trajet ! …

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Le ciel s’obscurcit drôlement vite, ça me rappelle les après-midis d’automne en Suisse, lorsqu’à 15h on a l’impression d’être en soirée. Pareil en ce moment même, entre Satun et Pak Bara, et pourtant il est à peine 11h. Les quelques gouttes qui tombent deviennent de plus en plus nombreuses. Tout à coup, un rideau de pluie s’abat sur la route, nous noyant littéralement au point même que l’on se demande comment le chauffeur fait pour voir à travers son pare-brise ! C’est hallucinant, la quantité d’eau tombée en quelques minutes…

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… Des cris se font entendre à l’arrière du bateau, obligeant le capitaine à ralentir la cadence. En tournant la tête, je crois qu’une nana a perdu connaissance. Fausse alerte, elle se concentrait juste pour ne pas vomir…

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Un petit peu plus d’une heure de route pour atteindre Pak Bara. La pluie a cessé mais le vent orageux est encore présent. Rejoindre l’île de Koh Lipe en speedboat ne risque pas d’être de tout repos… La mer semble agitée, rien à voir à la tranquillité de l’eau entre Langkawi et Satun.

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… Nous sommes en apesanteur, pendant quelques micro-secondes nos fesses quittent les sièges. Nous nous accrochons aux dossiers devant nous…

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Nous donnons nos sacs au personnel, une équipe de jeunes thaïs plutôt menus, pour qu’ils puissent les mettre au sec. Les bagages sont placés dans une cabine à l’avant du bateau, vers la place du capitaine. On nous assiste pour monter dans le bateau qui tangue un peu…

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… Cette fois, les pleurs du seul enfant dans le bateau se font entendre. A chaque vague affrontée par le bateau, des cris stridents du reste des passagers nous parviennent jusqu’aux oreilles. Entre la pluie qui tape contre la bâche du toit, les grondements des vagues et le bruit des 3 moteurs, nous devons presque crier pour nous parler avec Camille, alors que nous sommes assis à côté l’un de l’autre…

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Arrivés au port de Pak Bara juste un peu avant midi, on nous conduit à la porte d’embarquement. Pas de place attribuée, chacun est libre de choisir son siège. Le bateau contient une bonne trentaine de places, mais nous sommes une vingtaine seulement. D’autres touristes provenant de divers endroits se sont joints au groupe. Avec Camille on se place au 3e rang, devant nous une famille et le seul enfant du bateau, ainsi qu’un couple de trentenaires en pleine forme ! Le toit est en bâche et un espace laisse passer l’air. De plus, nous pouvons voir le capitaine aux commandes. C’est une bonne chose, car contrairement au ferry entre Penang et Langkawi, il y a de l’air qui circule, et puis nous pouvons au moins entrevoir la mer ! Cela nous évitera de vomir, même en cas de mer agitée… 😉

Plus tard dans la matinée…

Nous avons quitté Langkawi vers 9h30 et il est maintenant midi et quelque. Nous sommes dans le speedboat en direction de Koh Lipe. A peine sortis du port de Pak Bara, les vagues nous font bringuebaler, et le jeune personnel file des sacs plastique à la va-vite. De simples balancements, nous passons à de véritables secousses !  Les vagues tapent contre la coque du bateau, un son lourd et puissant s’en émane… La coque risque-t-elle de se briser ?

Le capitaine, apparemment sûr de lui, garde la vitesse de croisière, c’est-à-dire élevée. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un speedboat. Le capitaine doit naviguer sans trop prendre les vagues frontalement ! A chaque choc, les cris et pleurs de l’enfant apeuré se font plus forts…

Par chance, et par expérience maintenant, Camille et moi ne sommes pas sujets au mal de mer. Ceux qui sont derrière nous, si… Le bateau se soulève d’un bon mètre, peut-être plus par moments. Un petit coup d’œil à l’arrière et on peut effectivement voir que la houle remue furieusement ! A un moment, le capitaine ralentit pour laisser le temps aux passagers de reprendre leurs esprits et éviter que ce ne soit la panique à bord. A la reprise du moteur, les embardées reprennent de plus belle et on se croirait dans un de ces grands-huit qui passe par l’eau… Nous décollons littéralement du siège quelques fois. Entre les pleurs, les vagues qui tapent et la pluie, nous sommes contraints de crier avec Camille, alors que nous sommes assis à côté l’un de l’autre…

Tout à coup, la mer semble se calmer. Depuis les fenêtres de notre siège on ne voit pas totalement ce qui nous entoure ; on sait que Koh Lipe a de magnifiques plages et une eau turquoise, mais de ce que nous pouvons voir, c’est toujours nuageux… La pluie semble néanmoins s’être calmée. Notre bateau amarre au port et nous pouvons enfin contempler le paysage ! La plage n’est pas la plus belle de l’île, car c’est ici qu’arrivent les ferries, et pourtant, ça envoie déjà du lourd… On se réjouit d’explorer cette île minuscule !

Encore tout remués par ce trajet, nous récupérons nos backpacks, secs, et nous marchons en direction de notre auberge, sous une chaleur des plus étouffantes. L’île ne mesure que 3 km², c’est donc facile de se déplacer d’un bout à l’autre. La pluie refait son apparition et nous accélérons le pas… En traversant la rue principale, nous retenons plusieurs restaurants que nous testerons ces prochains jours. 🙂

Notre auberge se trouve près de la rue piétonne de l’île, où pléthore de boutiques et restaurants sont établis. Le Gecko Lipe est composé de dizaines de petits bungalows couverts par des palmiers, ainsi et qu’un grand bungalow sans murs qui fait office d’espace commun.

Avec cette pluie, il n’y a rien d’autre à faire que chillaxer le reste de l’après-midi…

En soirée, nous allons manger au Nee Papaya, restaurant recommandé par notre hôte thaï Pad (ça ne s’invente pas !). Je ne me souviens plus exactement ce que nous avons commandé (un pad thaï peut-être ?), mais on peut vous dire que c’était bon et épicé. 🌶️🌶️🌶️ Ce qui nous a choqué, à part le piment dans les plats, c’est le plastique utilisé pour… les gobelets ! Chaque client se voit servir sa boisson dans un gobelet et couvercle en plastique, avec en bonus sa paille… en plastique bien sûr. Et c’est même pas à l’emporter, car même si vous consommez sur place, c’est comme ça que chacun est servi ! C’est ahurissant de voir le peu de considération pour diminuer les déchets déjà nombreux sur l’île…

Koh Lipe, Thaïlande.

Jour 287: jeudi 15 août 2019

Au milieu de la nuit, nous nous réveillons : les clapotis de la pluie résonnent extrêmement fort contre le toit de notre bungalow… Curieux que je suis, je me lève pour aller voir la situation de nuit et effectivement, c’est un déluge ! Des litres et des litres d’eau qui se déversent tout autour de nous… Je me remets dans le lit, me colle contre Camille et on s’endort tous les deux, bercés par ce bruit.

Le soleil est radieux et les touristes se dirigent vers les plages de l’île, les rues sèches comme s’il n’avait pas plu cette nuit. Était-ce un mauvais rêve ?!? Nous les suivons, il fait très chaud et l’envie de se mettre à l’eau est très pressante ! Cette plage est superbe, l’eau limpide et translucide…  La plage est quasiment pour nous, son sable fin invite à poser le linge dessus et à laisser ses pieds traîner dedans ! Ah comme c’est bon, mais tout à coup, les images deviennent floues …💭

J’ouvre les yeux : ce n’était qu’un rêve ! Les clapotis se font toujours entendre, la pluie n’a pas cessé de toute la nuit… 😉 Pas de soleil radieux, et encore moins de touriste qui se dirige vers la plage ! Il fait frais et les rues sont inondées, par endroits l’eau monte même jusqu’à nos chevilles ! Bon ben ce matin, nous ne sortons que pour aller déjeuner. Le reste de la journée, nous la passons à geeker, regarder la pluie tomber et discuter avec Pad, notre hôte thaï…

En fin de journée, lorsque la pluie s’est calmée, nous tentons une sortie pour aller observer le coucher de soleil. Car oui, le soleil a fait son apparition entre 57 nuages et que nous voulons quand même visiter un peu cette île ! Pour rappel, l’île ne mesure « que » 3 km² de diamètre, et pourtant nous parvenons à perdre notre chemin, jusqu’à ce qu’on se rende compte que l’on tourne en rond… Aucune idée de comment on a réussi à faire ça, mais chapeau à nous ! 🎩👏

Le bon point, c’est que ça nous a ouvert l’appétit et qu’il est temps d’aller se gaver de bonnes choses !

Jour 288: vendredi 16 août 2019

Au milieu de la nuit, nous nous réveillons : les clapotis de la pluie résonnent extrêmement fort contre le toit de notre bungalow… Curieux que je suis, je me lève pour aller voir la situation de nuit et effectivement, c’est un déluge ! Des litres et des litres d’eau qui tombent tout autour de nous… Je me remets dans le lit, me colle contre Camille et on s’endort tous les deux, bercés par ce bruit.

Ce n’est pas une erreur, j’ai volontairement fait un copier-coller du texte précédent, car à peu de choses près, c’était la même nuit pluvieuse et je me suis fait réveiller par ces crépitements… 🌧️

Au final, la journée ressemble fortement à celle d’hier. Sauf qu’aujourd’hui, ça bouge un peu… Nos recherches pour trouver un transport jusqu’à notre prochaine destination se soldent par un échec monumental ! Il faut se rendre à l’évidence, il est difficile de voyager « par ses propres moyens » en Thaïlande : c’est apparemment plus avantageux de passer par une agence de voyage et d’acheter un package, que de s’organiser soi-même si l’on souhaite se rendre à un autre endroit… Du coup, au lieu des 2 jours de transports en nous organisant nous-mêmes, nous optons pour un transport ‘speedboat, minivan et ferry’ organisé en une journée ! Ce qui a pour conséquence de nous faire rester un jour de plus ici à Koh Lipe et prolonger pour une nuit supplémentaire dans les bungalows de Pad… Passer dans une agence et réserver un transport jusqu’à Koh Samui pour le surlendemain sera notre principale sortie de la journée !

Pour le souper, on se rend à un restaurant indien repéré plus tôt cette semaine. Nous savourons ces plats toujours aussi épicés, mais tellement bons ! Nos bouches sont en feu, mais rassasiés par tant de plaisir gustatif… 😉 Bon point, les boissons sont servies dans des verres ! 🎉

 

Jour 289: samedi 17 août 2019

Non non, nous ne rêvons pas : nous n’avons pas entendu la pluie de la nuit, et lorsqu’on ouvre la porte du bungalow, on peut constater que c’est sec et que le soleil nous aveugle presque… Après plusieurs journées un peu sombres, ça fait du bien !

Viiiiite, enfin pas trop non plus, on enfile nos maillots de bain, on prépare les affaires de plage et on part prendre un petit-déj’ sur le chemin.

On a failli se perdre une nouvelle fois pour trouver la plage, mais ça y est nous sommes là, debout face à ce panorama enchanteur. Le sable fin et l’eau turquoise, aussi belles que dans mes rêves, nous scotchent ! En cette période, les touristes ne sont pas nombreux, on peut donc facilement poser notre linge où bon nous semble, un peu à l’écart des quelques personnes posant pour leurs selfies… 🤳

La journée avance au gré de nos baignades dans cette eau tempérée et transparente. Le soleil se dissimule parfois derrière les nuages, mais la luminosité demeure encore vive…

En fin d’après-midi, vers 16h34, nous reprenons nos affaires de bain et passons à l’auberge nous désaltérer et boire un excellent jus de fruit. Dans la lancée de notre journée purement balnéaire, nous retraversons l’île pour nous acheminer vers une plage avec orientation à l’ouest. Nous voulons au moins assister à un coucher de soleil ici à Koh Lipe…

Il faut traverser une petite forêt pour atteindre la plage au nom hyper original de Sunset Beach. Nous nous faisons dévorer les jambes par les moustiques en quelques minutes… D’ailleurs, j’en éclate 4 en moins de 30 secondes, améliorant mes réflexes au passage ! 🤫

Nous apprécions ce coucher de soleil de la manière la plus discrète possible ; les couleurs sont magnifiques et la plage si paisible…

Quelques coups d’œil à gauche et droite nous font remarquer les poses (absurdes) des touristes se prenant en selfies. 🤳 Certes, on a aussi dégainé l’appareil, mais on prend au moins la peine de regarder ce superbe spectacle avec les yeux… Ont-ils réellement vu à quel moment le soleil s’est couché ?

Nous retournons nous changer et nous doucher à l’auberge avant de repartir s’empiffrer dans un resto aux alentours. Trop trop bon !

Dernière nuit à Koh Lipe… Demain nous passons sur une autre île, dans le Golfe de Thaïlande cette fois, connue pour être un lieu de fête et de détente luxueuse très fréquenté : Koh Samui !

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