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Jours 26-28: Ceux qui partent à l’aventure dans les hauteurs boliviennes

Salar d’Uyuni, Bolivie.

Jour 26: mardi 27 novembre 2018

Aïe, ça pique le réveil à 5h50 ce matin ! On fait nos sacs dans le noir pour ne pas réveiller nos compagnons de dortoir qui dorment à poings fermés…

6h30 tapantes, nous voilà prêts devant l’auberge, et Lionel, le responsable de l’agence Cruz Andina, vient nous chercher en minibus pour nous amener au centre de San Pedro. On doit changer de bus devant un autre hôtel, mais le 2e bus ne vient pas… Même Lionel commence à se poser des questions et appelle ses collègues ! Pas grave, en attendant on fait la connaissance de Marcel et Marina, deux Allemands qui attendent le même bus que nous. 🙂

Le minibus arrive avec 45 minutes de retard, et c’est parti direction la frontière bolivienne ! Une heure de trajet durant laquelle à peu près tout le monde somnole…

Arrivée au poste frontière Chili – Bolivie : nous sommes à 4’400m d’altitude, il fait -3°C et y’a une énorme file de minibus qui n’avance pas ! On sort se réchauffer au soleil tels des lézards et on discute avec Sabrina et Marco, deux Tessinois en voyage de noces. 🙂

 

Tampon de sortie du pays obtenu, on prend un bon p’tit déj’ préparé par notre chauffeur, dans le no man’s land entre les deux frontières. On apprend à connaître nos sympathiques compagnons de voyage pour les 3 prochains jours :

  • Renato, un Brésilien de Sao Paolo, qui parle aussi italien,
  • Alessandro, un Italien qui parle aussi portugais,
  • José et Joana, deux Portugais qui baragouinent un espagnortugais mais parlent très bien anglais,
  • Marina et Marcel, deux Allemands qui parlent anglais et savent dire « Cuanto cuesta? » en espagnol,
  • Sabrina et Marco, deux Tessinois qui parlent aussi (suisse-)allemand,
  • et Jan et Lukas, deux Slovaques qui, heureusement pour eux, parlent anglais.

Entre ceux qui comprennent l’espagnol, mais ne le parlent pas, ceux qui parlent italien, mais ne comprennent pas beaucoup le portugais, ceux qui parlent espagnol, et peuvent traduire en anglais, ceux qui parlent anglais, mais doivent demander en allemand aux Tessinois ce que le guide a dit en espagnol… C’est un très joli mélange, et on sent qu’on tient un super groupe 🙂 🙂

Cinq minutes de plus en minibus, et nous voilà au poste frontière bolivien. Le contraste avec le poste chilien, un bâtiment moderne, est tout de suite frappant. Ici, murs en briques, maisons à moitié écroulées, gros bordel avec des jeeps partout… 🙂 Mais on obtient le tampon d’entrée dans le pays, yeah !

C’est le moment de la répartition dans les jeeps, la rencontre avec nos guides-chauffeurs respectifs, et l’empaquetage de nos backpacks sur le toit de la jeep. Notre guide s’appelle Yony (à prononcer « Johnny »), et nous partageons la voiture avec José, Joana, Jan et Lukas. Les 6 autres iront avec Mike, mais on se retrouvera à chaque fois qu’on s’arrêtera aux différents sites de visite.

C’est parti ! On s’engage sur une route de poussière tout droit dans le désert… Voilà l’entrée du parc national Eduardo Avaroa, soit la région du Sud Lipez. Première étape, la Laguna Blanca ! Yony s’arrête devant une étendue d’eau absolument magnifique, reflétant les volcans alentours…

Olalah ça commence sacrément fort, le premier arrêt nous en met déjà plein les yeux !

Dix minutes de jeep et un renard du désert plus tard, nous voilà à la lagune verte… On a changé de couleur, mais le paysage est encore monté en grade de splenditude !! C’est magique… Le vert est frappant, et on dirait que quelqu’un a fait exprès de placer l’imposant volcan Licancabur juste derrière la lagune pour que ça en jette encore plus !!!! C’est apparemment un mélange de cuivre et d’arsenic qui donne à l’eau cette couleur… Attention, toxique ! 😉

On continue à travers le désert de sable et de pierres… Dans la jeep, ça chauffe bien mais dehors, y’a un vent monstrueux ! Le prochain arrêt est le désert de Dali… Les montagnes ont de belles couleurs oranges, roses et blanches, et devant, des grandes dunes de sable avec des formations rocheuses… Etant une inculte des oeuvres de Dali, je ne saurais jamais si ça y ressemble vraiment, mais en tout cas c’est BEAU, et le ciel est d’un bleu limpide, quelles couleurs !!

Désert de Dali

Un peu plus loin, on arrive aux sources thermales de Polque… Tous en maillot de bain, on va faire trempette ! Qui n’a jamais rêvé de se baigner à 4’000m d’altitude dans une eau à 37°C au milieu des paysages désertiques et de lagunes blanches remplies de flamants roses…

 

Le soleil brûle quand même sur les épaules et l’eau chaude nous donne des vapeurs… On en ressort assez vite ! 😉 Retour dans la jeep pour monter encore en altitude… Nous voici vers les geysers Sol de Mañana (Soleil du matin), ça pue le souffre ! On a atteint le point culminant de l’aventure : 4’850m d’altitude, et un paysage lunaire parsemé de gros trous dans lesquels barbote une eau-boue grise à 97°C…

On crève la dalle, il est plus de 15h quand on arrive dans une petite auberge pour le repas de « midi » ! Cruz Andina a fait fort, le repas est aussi bon que le petit déjeuner, et on rigole bien en essayant tous de mâcher quelques feuilles de coca achetées par Marcel… Pas hyper concluant, on a des petits bouts de feuilles entre les dents ! Soit on est débutants, soit c’est de l’herbe de mauvaise qualité 😉

Il est 16h30 lorsqu’on reprend la route, pour le clou du spectacle de la journée : la Laguna Colorada… Une immense lagune rouge (couleur donnée par les pigments des algues microscopiques qui l’habitent), dans laquelle se nourrissent des troupeaux de flamants roses. Des lamas paissent tranquillement sur les bords de la lagune, le ciel est bleu pétant, et on est entourés de volcans… C’est beau à en pleurer !!!! On admire la splendeur de ce paysage imperturbable en silence, dans le hurlement du vent…

On est raides, et beaucoup d’entre nous somnolent pendant les 2 heures de jeep qui nous amènent à l’auberge de Villamar où l’on passera la nuit. Chris semble avoir les jambes plâtrées : étant en short, il s’est pris de la poussière sur les mollets toute la journée ! Petite pause pipi sur le trajet pour admirer le coucher de soleil dans un froid intense, et un café/thé nous attend dans la salle commune de l’auberge pour nous réchauffer.

Chris et moi partageons un dortoir de 4 lits avec Jan et Lukas, car José et Joana ont payé le coût supplémentaire pour une chambre privée. Le reste du groupe est dans le bâtiment attenant, et on ne partagera malheureusement pas le souper avec eux ! Une douche et un bon repas plus tard, on s’endort comme des masses…

Jour 27: mercredi 28 novembre 2018

Malgré les pieds un peu froids, on a super bien dormi (à 3’900m, nos corps commencent à s’habituer !), et un petit déjeuner de roi nous attend dans la salle à manger. On discute même de politique brésilienne au petit matin… 😉 Le groupe est vraiment sympa, une nouvelle journée magnifique s’annonce !

Dans la matinée, on s’arrête à plusieurs endroits de la Vallée aux Rochers, qui comme son nom l’indique, contient d’énormes formations rocheuses aux formes particulières. Il y a notamment la Copa del Mundo, un gros rocher en forme de coupe, un dromadaire, les 3 sages du désert, une tête de cheval… Pour certains, il faut avoir un peu plus de créativité que pour d’autres ! On observe également une sorte de lapin avec une queue qui dort sur les rochers… (bien vivant celui-là, pas en pierre !)

Yony et Mike, les deux guides, nous font escalader les rochers de la Ciudad de Piedra (cité de pierre) pour profiter du point de vue tout en haut. On sent bien passer l’effort d’escalade, à 4’000m d’altitude, mais une fois en haut, on est récompensés par une vue magnifique ! Le paysage est très différent d’hier, avec toutes ces touffes d’hierbas bravas, l’herbe à lama qui pousse vers 3’500m… Encore une fois, on est bluffés par la beauté du paysage !!

Une descente périlleuse plus tard, on fait un petit tour entre les formations rocheuses pour des photos sympas…

L’arrêt suivant est encore plus beau : une nouvelle lagune, mais noire cette fois-ci ! Les photos parlent d’elles-mêmes, on dirait un décor de film, avec les lamas qui broutent tranquillement, les cris d’oiseaux et le tapis de mousse sur lequel on marche…

La Lagune Noire

Dîner excellent dans une auberge à proximité, on a goûté une sorte de hachis parmentier bolivien préparé avec amour par Yony et Mike 🙂

L’après-midi, on s’arrête aux canyons de l’Anaconda et de Sora, impressionnants par leur immensité… ça donne le vertige !

Puis on continue à Julaca pour une dégustation de bières locales. Au menu : bières de cactus, de quinoa et de feuilles de coca. Celle de quinoa est élue à la majorité comme la meilleure des 3 ! Le village semble complètement déserté… Avec les rails de trains et les wagons désaffectés, on dirait une ville fantôme !

Bières au cactus, feuilles de coca ou quinoa à choix !

Dernière étape de la journée à Colcha’K, où on loge dans un hôtel de sel ! Si si ! Léchez les murs si vous ne nous croyez pas, nous dit Yony, tout est fait en sel, même les lits ! Même le PQ ! (ou pas)

Super chouette soirée à échanger des expériences de voyage… Mention spéciale à la cuisinière qui a réussi à nous faire croire qu’elle nous servait de la viande de flamant rose, alors que c’était du poulet. On a bien ri, et on a maintenant une collection de mots en italien, portugais, slovaque et allemand dans notre carnet de voyage… sans oublier le dialecte tessinois, merci Marco ! 😉

Bonne nuit salée…

Jour 28: jeudi 29 novembre 2018

Journée à jamais gravée dans nos mémoires… On a vu la splendeur du désert de sel le plus grand du monde, le Salar d’Uyuni !

Réveil dans la nuit noire à 4h du mat’… (Enfin, d’abord à 3h pour nous car on a un peu foiré avec nos téléphones : on ne savait pas s’ils étaient restés à l’heure chilienne ou pas, oups…) On charge nos sacs sur le toit de la jeep, et c’est parti pour 1 heure de trajet sous les étoiles… Je pensais dormir, mais j’ai les yeux grands ouverts à regarder l’horizon s’éclaircir et le ciel passer du noir au bleu, jaune, orange… Vite vite viiiiiiite, le lever du soleil est prévu à 5h45 ! Yony file à toute vitesse sur le salar, et on devine une immense étendue blanche…

On s’arrête au milieu de nulle part et on sort de la voiture, emmitouflés dans nos pulls, vestes et cagoules. Le sol de sel crisse sous nos pieds et l’horizon est orange…

Le soleil finit par se lever et tout le salar s’illumine, c’est d’une beauté indescriptible !!

Séance de fitness à 6h du matin dont on se souviendra : les photos de groupe orchestrées par Marco, où il faut sauter toutes les 2 secondes précisément… 😉

Yony et Mike nous amènent ensuite à l’ile Incahuasi (littéralement « le premier habitant »), au milieu du Salar qui fait 12’000 km2. Cette île est remplie de… cactus !! Improbable, comment font-ils pour survivre au froid intense de l’hiver ??? Et pourtant, ils doivent bien le supporter, car la plupart de ces cactus sont centenaires, voire millénaires… Ils sont ENORMES !!

On fait une balade sur l’île pendant que nos deux guides préparent un excellent petit déjeuner sur une table de sel…

Vient le moment tant attendu du tour : les photos/vidéos de perspectives dans l’immensité blanche du désert ! Un énorme MERCI à Yony et Mike pour leurs idées et conseils… On voit qu’ils ont l’habitude, et on est bluffés par le résultat. On passe un super moment de rires et les photos sont géniales !!!

Retour dans la jeep, on est crevés par tant de créativité. 😉 Petit arrêt devant le musée de sel, le monument pour Dakar, et le village de Colchani qui fourmille de stands d’artisanat andin…

Après un arrêt rapide au cimetière de trains de la ville d’Uyuni au bord du salar (endroit « fantôme », il y règne une ambiance très bizarre !), on partage notre dernier dîner du tour dans une cantine de la ville, puis on retrouve le reste du groupe (la jeep de Mike) à l’agence Cruz Andina. Les au revoirs ne sont pas faciles… C’est fou comme on a l’impression de se connaître depuis beaucoup plus que 2 jours, avec toutes ces émotions, rires et beaux moments partagés ! On échange nos contacts et on est invités à Lisbonne, en Italie et à Münich pour la fête de la bière… 😉

Enfin, on ne les quitte pas tous, ce serait trop dur : on reste avec Marcel et Marina pour quelques jours ! Ils se rendent aussi à Sucre après une nuit à Uyuni, et n’ayant rien de fixé, on décide de partager un bout de route. Marina nous a dégoté un super hôtel à Uyuni pour se reposer après ces 3 jours dans le désert, c’est parfait !

Petit tour dans la ville moche d’Uyuni pour quelques courses pour le souper, et passage au terminal de bus pour acheter nos billets pour Sucre pour le lendemain. Enfin, « terminal », le mot est fort : le contraste avec le Chili et l’Argentine, où tout est assez bien organisé, est frappant, car ici c’est le bazar total ! Une dame vend du pop-corn au milieu de la route, les bâtiments sont tous délabrés, il n’y a ni guichets, ni terminal à proprement parler, les camions crachent une fumée noire et une dame se balade en criant « Poooootosi, Potosiiiiiii » ! (Non elle n’est pas folle, c’est simplement le nom d’une ville pour laquelle elle tente de vendre des billets à des gens qui sont d’accord de s’arrêter au milieu de la route pour les acheter.)

On finit par trouver des renseignements (merci l’espagnol de Chris !), et on achète les billets Uyuni – Potosi. Pour le 2ème tronçon après le changement à Potosi, on verra bien demain sur place…

La douche à l’hôtel est un moment béni, et on fait une soirée crêpes avec Marcel et Marina ! 🙂

Marcel & Marina en pleine concentration

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