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Jours 206-207: Ceux qui se lèvent au milieu de la nuit

Yogyakarta, Île de Java, Indonésie.

Jour 206: dimanche 26 mai 2019

Cette journée sera consacrée au transport d’un point A à un point B, en l’occurrence de Yogyakarta jusqu’à Cemoro Lawang. Et tout a débuté ainsi…

Betty, notre hôte, vient nous préparer le petit-déjeuner compris dans le prix du B&B. Hier, nous lui avions communiqué notre envie de nous rendre à Cemoro Lawang, village sis au pied du volcan Bromo. Par conséquent, elle nous a commandé un chauffeur via Grab, application similaire à Uber ici en Indonésie et en Asie.

Nous partons aux environs de 8h30 en direction de la gare ‘business’, prévue pour la classe moyenne et supérieure. Apparemment, il y a une autre gare plus économique, mais lors de l’achat des billets de trains, elle ne nous a pas été proposée… Allez savoir pourquoi !

Notre train part seulement à 10h. On en profite pour aller chercher un semblant de pique-nique avec Camille, pendant que ses parents endossent le rôle de surveillants de bagages. Nous passons dans 2 supérettes dans le quartier pour espérer trouver quelque chose qui fasse l’affaire, mais on finira par acheter des pommes (sur-emballées dans du plastique), des clubs-sandwichs, des bouteilles d’eau et quelques snacks supplémentaires… Rien de frais au final et que de la nourriture saine #ironique !

Comme la supérette se trouve derrière la gare, nous demandons aux policiers qui contrôlent l’entrée de la gare de nous laisser la traverser pour retrouver notre famille (ok, on avoue, on avait la flemme de contourner toute la gare). Petit détail, il faut savoir que pour accéder à la gare, il faut être en possession d’un billet de train, et en ce moment, ce sont les parents de Camille qui les ont. On explique la situation aux policiers et là, refus de nous laisser passer sans billet ! Quelques minutes d’échanges en anglais (très approximatif de leur part) pour leur faire comprendre que nous n’avons pas les billets sur nous, mais ils restent inflexibles… Dépités, Camille et moi faisons demi-tour et c’est là que l’un d’eux nous dit : « Ok pour cette fois, mais on va venir avec vous ». Pas de soucis, nous sommes escortés jusqu’à la gare où une hôtesse nous accueille pour comprendre ce qu’il se passe. On lui dit que l’on veut juste retrouver notre famille et on part sans discuter davantage ! C’est ainsi que nous échappons au contrôle et que Samy et Brigitte peuvent nous rejoindre dans la salle d’attente.

Le train arrive à 10h précise et c’est parti pour 8 heures de train jusqu’à la ville de Probolinggo ! Heureusement, le wagon est climatisé et l’espace entre les sièges est correct. Par contre on sent que le « rembourrage » des sièges ne va pas nous faire que du bien…

8 heures de trajet à voir défiler le paysage, tantôt des maisons, tantôt des rizières, des plaines vertes par-ci, des montagnes de déchets par-là, des scooters à profusion et un voyage qui semble interminable ! Samy tente des photos à travers les vitres sales du train, ce qui donne un certain effet flou artistique aux clichés, Brigitte lit, Camille lit et moi, comme dans un lit, je dors un moment… Mais même après une sieste, l’impression de ne pas avoir avancé persiste !

8 heures de trajet où le seul moment d’activité consiste à se lever pour changer de sens les sièges, car à Surabaya, le train repart en arrière pour prendre une autre direction… Ingénieux ces Indonésiens ! Il y a quand même de l’action dans les trains. 🙂

8 heures trente de trajet plus tard (le train a eu un peu de retard, je ne comprends pas comment ça a pu arriver #ironique), nous voilà à Probolinggo. La nuit est déjà tombée et un chauffeur nous attend pour nous conduire jusqu’au village de Cemoro Lawang.

Pour atteindre le village, il faut parcourir environ 45 kilomètres en montée. Nous passons du niveau de la mer au village situé à 2’300m d’altitude en 1 heure 30 ! Sacré dénivelé en peu de temps…

1 heure 30 de trajet où l’on ne voit rien mais où l’on sent que la pente est raide, surtout en entendant le moteur gronder… Le chauffeur ne change pas de vitesse et reste « bloqué » en deuxième ! Et encore, c’était parce qu’il fallait dépasser un scooter.

1 heure 30 de trajet où l’on constate que la route est défoncée par endroits à cause des sauts que fait la voiture… Il n’y a pas de miracle, en première on sent bien les nids de poule !

1 heure 30 de trajet plus tard, on est accueillis par Yoka, jeune indonésien hyper sympathique avec un anglais d’excellent niveau. Tout souriant, il nous montre notre petit appartement où nous passerons ces deux prochaines nuits. L’appart’ a un petit air de chalet de montagne, on mangerait bien une fondue d’ailleurs !

En altitude, la température est plus fraîche, mais nous tenons tout de même à aller manger quelque chose dans le seul restaurant encore ouvert du coin. On continue la soirée comme le reste de la journée : assis 🙂

On ne s’attarde pas à table ; on commence à connaître le nasi goreng… C’est ainsi que se termine cette journée de transport. Vous l’aurez bien compris, il ne s’est rien, mais absolument rien, passé de la journée si ce n’est être assis dans une voiture jusqu’à la gare, puis dans un train, encore dans une voiture, et finalement dans un resto ! Autant vous dire que nos fesses ont été maltraitées aujourd’hui… Et nous ne pourrons même pas nous reposer longuement, cette nuit on se lève à 3h30 !!!

Cemoro Lawang, Île de Java, Indonésie.

Jour 207: lundi 27 mai 2019

3h30, la musique de notre réveil se lance à bas volume… Les yeux encore collés, on s’étire un bon coup et on sort du lit ! Il va falloir mettre une bonne couche d’habits, n’oublions pas que nous sommes en altitude et qu’à cette heure-ci, les températures sont encore basses.

Quelques minutes plus tard, Brigitte vient dans notre chambre pour nous annoncer qu’elle ne fera pas l’ascension du Bromo avec nous. L’altitude l’a méchamment affectée et elle n’a pas fermé l’œil de la nuit… 🙁 Samy restera avec elle.

En arrivant à Cemoro Lawang hier, nous avions commandé une jeep, car le sentier d’accès au point de vue se situe à quelques kilomètres du village et la route est sinueuse pour y arriver. Au vu de la situation, nous ne serons que Camille et moi dans le véhicule.

La route, en plus d’être sinueuse, est passablement accidentée. Une jeep est quasiment indispensable pour atteindre le début du sentier ! Nous l’atteignons au bout d’une demie heure de route.

La lumière de la lune éclaire le chemin bien pentu jusqu’au point de vue et une vingtaine de minutes plus tard, nous arrivons à la plateforme nommée ‘View Point 2’. Des voyageurs nous avaient conseillé de continuer jusqu’au point de vue ‘KingKong Hill’, mais au vu du chemin qu’il faut suivre, on préfère jouer la carte de la prudence, non sans avoir essayé. Le sol est boueux et la pente est raide, le tout dans la nuit bien entendu. Camille s’élance la première mais est vite prise d’un sursaut de vertige… Nous faisons demi tour et restons sur la plateforme.

Nous avons de la chance, il ne doit y avoir qu’une petite cinquantaine de touristes ou locaux venus admirer le lever du soleil. Nous entendons au loin les appels à la prière 🙂

Il est 4h30, le panorama est déjà saisissant. Le Mont Semeru, en arrière-plan, se détache du paysage encore sombre… Minute après minute, la lueur du soleil encore timide commence à apparaître sur notre gauche, derrière la montagne.

Nous assistons à un moment magique lorsque les premiers rayons de soleil se dirigent vers le Mont Semeru et commencent à éclairer le paysage. A cet instant précis, le volcan Batok se dévoile et on peut voir toute sa beauté !!! Le cratère du Bromo fume en continu, et l’énorme caldera est quant à elle tapissée par une mer de nuages ; le décor est surréaliste, nous sommes pris aux tripes par un tel spectacle naturel…

Pour prolonger le plaisir, voilà que le Mont Semeru se met à fumer pendant quelques minutes. Nous restons sans mots, notre regard figé en direction des volcans et ébahis par le panorama !

Avec tout ça, il est bientôt 6h et nous n’avons pas encore déjeuné… Retour vers la jeep, puis transfert jusqu’à notre auberge pour retrouver les beaux-parents. Brigitte n’est pas au mieux : le cœur très agité, elle souhaite retourner en plaine au plus vite. Comme nous avions réservé deux nuits dans cette auberge, nous allons annuler celle d’aujourd’hui et changer les plans de la journée.

Pendant que nous déjeunons, nous nous organisons pour la suite : Brigitte et Samy retourneront à Probolinggo en minibus dès le petit-déjeuner terminé, tandis que Camille et moi irons voir le cratère du volcan Bromo dans la matinée, puis redescendrons en minibus jusqu’à Probolinggo également..

Nous laissons nos affaires en consigne à l’auberge. Pour rejoindre le Bromo, il faut traverser une mer de cendres. L’air est sec, le paysage désertique et le soleil tape fort… Chacun de nos pas soulève des nuages de poussières et rend l’air difficilement respirable !

Avant de pouvoir admirer le cratère, il faut gravir les 250 marches qui séparent la base du volcan avec son sommet.

Nos efforts sont récompensés une fois en haut : le cratère fume en permanence et nous rappelle la puissance de la nature !!! Difficile de ne pas être subjugué par un tel paysage.

Encore quelques efforts à fournir pour retourner à l’auberge récupérer nos sacs, et trouver un moyen de quitter Cemoro Lawang. Il y a des minibus qui descendent jusqu’à Probolinggo, mais ceux-ci ne démarrent que lorsque tous les sièges (ou presque) ont trouvé preneur. L’alternative est de commander un chauffeur privé, mais le prix n’est pas le même…

En attendant que le bus soit rempli, nous allons manger dans un petit boui-boui. Le temps passe et ne voyant pas un seul touriste à la ronde (pour une fois !), nous insistons pour savoir quand pourrait partir le minibus, et à quel prix. Hélas, pas tant qu’il y a 1-2 passagers de plus… Il est quasiment 14h et nous sommes épuisés par la journée qui a commencé tôt ! Camille retourne à l’auberge pour essayer de nous faire aider par Yoka, et revient finalement avec Ossama, Français établi en Indonésie depuis 2 ans. Il va discuter avec le chauffeur du bus et lui expliquer la situation… Le chauffeur accepte de partir de suite si nous payons 350k roupies. Nous n’avons pas d’autre choix que d’accepter cette proposition, mais malin, le chauffeur va chercher un minibus plus ancien et surtout complètement défoncé !

Ossama nous laisse décider et négocier. Ce que nous faisons : on propose 300k au conducteur vu l’état du véhicule… Le chauffeur ne se démonte pas, il nous contre-propose 320k, nous restons inflexibles sur ce coup : 300k, autrement on appelle un chauffeur privé. Le chauffeur décide de baisser son prix à 300k ! Ok, cette fois nous pouvons partir… Sauf que comme par hasard, le chauffeur reprend le véhicule initial en meilleur état que celui qu’il nous proposait ! Au final, chacun en sort gagnant : nous, en payant un peu moins cher le trajet, le chauffeur en rentrant chez lui à Probolinggo avec son minibus !

Quelle épopée ! Nos fesses n’ont pas eu le temps de récupérer depuis le trajet de train hier et la route nous fait sautiller constamment… Cela ne m’empêche aucunement de dormir sur le siège passager 🙂

A Probolinggo, il nous dépose à la gare routière. De là, on arrête un tuk-tuk local conduit par une personne âgée qui sourit d’une oreille à l’autre, mais n’a plus beaucoup de dents. Le tuk-tuk ressemble plus à un vélomoteur avec un banc installé sur l’avant. Le gentil monsieur doit pédaler jusqu’à notre auberge, vu notre poids qui doit approcher les 150 kilos au total ! Quelle expérience, nous avons fait le trajet assis au niveau du pot d’échappement des véhicules, et on peut vous dire que c’est comme si nous avions fumé des dizaines de clopes… pas très agréable !

Nous retrouvons les parents de Camille à l’auberge vers 15h ; Brigitte pète la forme, c’est rassurant de savoir que son mal était effectivement dû à l’altitude ! 🙂 La fatigue commence à se faire sentir aux environs de 18h lorsque nous allons souper tous les quatre… La journée a été longue, nous ne tardons pas à aller se coucher. Demain nous avons à nouveau de la route à faire !

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