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Jours 176-177: Ceux qui racontent leur odyssée en PapyVan – Episode 5

Billabong Roadhouse, Australie.

Jour 176: vendredi 26 avril 2019

Une nouvelle journée de chaleur intense, ça se voit qu’on monte toujours plus vers le nord ! Avec des automnes à 35°C, on n’ose même pas imaginer la fournaise estivale… Le matin, la température est encore agréable, voire relativement fraîche jusqu’à 8h30 – 9h. Après, ça devient méga violent… Mais au moins, cela permet de bien dormir sans se réveiller trempés de sueur !

Bien reposés par cette nuit dans l’immense aire de repos de Galena, on prend le petit-déjeuner sans se presser, on fait la vaisselle, et départ juste avant 9h. Je suis au volant pour la route la plus déserte que je n’aie jamais conduite de ma vie… C’est droit, droit, droit : en 150 kilomètres, les virages se comptent sur les doigts d’une seule main. La terre est rouge, l’air est troublé au-dessus du béton de la route à cause de la fournaise, et c’est le fameux bush à perte de vue, où que l’on regarde. Impressionnant…

Après une heure et demi de route, on fait halte à Billabong Roadhouse, un repaire de routiers voyageurs, de camionneurs, et de familles australiennes sur la route des vacances. Avec la poussière rouge de la route, le nombre de 4×4 impressionnant, la musique country et l’accent à couper au couteau de la nana qui sert le café, on se croirait vraiment perdus dans le far west américain !

L’avantage de cette roadhouse, c’est qu’elle offre des douches gratuites aux gens de passage. Et une douche gratuite, ça ne se refuse pas, surtout après une journée de visite sous le soleil ardent comme hier… Aaaaah mais quel bien ça fait. Il fait une cuite dehors mais on s’en fout, sous la douche on se sent tellement propre !!

Comme le café est agréable et que (chose improbable) il y a du réseau, on reste geeker un moment dans la pièce climatisée. C’est beau la technologie ! (Je parle bien entendu de la clim’…) On essaie aussi d’appeler un camping sur la Péninsule de Shark Bay pour ce soir (pas de camping gratuit dans les parages), mais ils ne prennent pas de réservation par téléphone ! On se remet donc en route vers 13h afin de ne pas risquer le manque de place dans les campings.

Cette fois, c’est Chris qui expérimente les impressionnantes routes du bush australien… On est vraiment perdus au milieu de nulle part. On croise quelques road trains (trains de la route), ces camions gigantesques qui sillonnent le pays et peuvent faire plusieurs dizaines de mètres de long avec leurs multiples wagons. Tellement imposants que ça donne presque envie de fermer les yeux très fort au moment où ils passent à côté de nous dans une grosse bourrasque de vent. PapyVan ne fait clairement pas le poids, et on a intérêt à bien tenir le volant !!!

On croise aussi un grand nombre de kangourous morts, certains fraîchement shootés, d’autres déjà à l’état de squelettes. Ça ajoute au sentiment presque accablant d’hostilité de l’environnement qui nous entoure… Le bush australien, c’est quelque chose, et même si on ne fait rien d’autre que tenir le volant et vider des litres et des litres d’eau, c’est une sacrée expérience de conduire sur ces routes désertiques. On a du mal à imaginer des tribus nomades vivre dans un environnement si extrême… Il n’y a pas un centimètre carré d’ombre, à moins de mesurer moins de 30 centimètres pour se cacher sous les buissons !

Après une bonne heure de route, on bifurque vers la Péninsule de Shark Bay et on retrouve l’océan… On pique-nique à Hamelin Pools ; tout comme hier, c’est rapidement expédié à cause des mouches. On va ensuite voir le panorama de la baie et des stromatolites, ces fossiles vivants, agrégats de bactéries productrices d’oxygène. On en avait déjà vu au Lac Thétis il y a quelques jours, mais là, il y en a des centaines !! Des gros amas qui font des bubulles d’oxygène depuis des millions d’années…

C’est reparti ! On va directement au village de Denham, à l’ouest de la péninsule ; ouf, il y a encore plein d’emplacements libres dans le camping « Shark Bay. » Cet endroit est super bien équipé, et les infrastructures sont impressionnantes de propreté ! C’est le moins cher de la péninsule, car il n’est pas au bord de l’océan, mais il est vraiment nickel… On fait le check-in, puis on geek sur les canapés de la terrasse de la réception, à l’ombre. Et voilà qu’à être plongés dans le blog, on a loupé le coucher de soleil ! Oups. 😉 Tant pis, on descend quand même vers la marina pour se dégourdir les jambes et faire 2-3 achats à la petite supérette du village… On remonte sans tarder au camping, car les odeurs de barbecue que l’on sent partout nous mettent l’eau à la bouche. Du coup, on prépare le nôtre et on mange dehors en admirant la Voie Lactée !

Bonne nuit sous les millions d’étoiles… 🙂

Monkey Mia, Australie.

Jour 177: samedi 27 avril 2019

Réveil à 5h45… pour finalement sortir du lit vers 6h15. La cause du réveil si avancé : nous souhaitons aller voir les dauphins de Monkey Mia, et ceux-ci ont l’habitude de visiter la baie de bon matin !

Le petit-déjeuner est donc assez vite expédié, puis nous prenons la route pour Monkey Mia, à une trentaine de kilomètres de Denham. Une fois payée l’entrée à la réserve, nous parquons PapyVan sur une place en plein soleil (pas vraiment le choix), et nous dirigeons vers la plage… Des dizaines de gens sont déjà présents, mais heureusement, le nourrissage n’a pas encore commencé !

Les responsables de l’animation sont déjà là, de l’eau jusqu’aux genoux, accompagnés de 2 dauphins ; une mère et son petit âgé de quelque mois ! Les dauphins, très répandus dans le coin, ont commencé à visiter la baie il y a très longtemps pour récupérer les restes de poissons laissés par les pêcheurs. La coutume est restée, mais la pêche est maintenant interdite ; l’endroit a acquis le statut de réserve naturelle, et un grand nombre de salariés et volontaires sont en charge de programmes de recherche sur les dauphins de cette baie.

On observe les volontaires proposer à quelques enfants de distribuer des poissons aux dauphins… On les voit extrêmement bien, car ils s’aventurent vraiment jusqu’à la plage, lorsque l’eau n’a que 30-40 centimètres de profondeur. Ils sont magnifiques, et c’est génial de les voir d’aussi près !

Heureusement, ils ne sont nourris qu’à hauteur de 10% de leurs besoins énergétiques journaliers : ils sont alors obligés de continuer à chasser et cela ne nuit donc pas (ou peu) à leur comportement naturel. Néanmoins, les volontaires continuent à procéder au nourrissage chaque matin, pour le tourisme, mais également pour prendre des photos des signes d’identification de chaque dauphin qui visite la baie, afin de mettre à jour les bases de données de recherche.

Après quelques poissons distribués, les volontaires font reculer tout le monde et demandent de vider la plage pendant au moins 10 minutes, permettant aux jeunes de téter leur mère (les dauphins, pas les humains). En fait, les dauphins sont nourris 3 fois maximum, et toujours avant midi. Si les dauphins reviennent une 4ème fois, ou trop tard, ils n’auront rien… Ce matin, nous aurons la chance de voir un 2ème nourrissage, cette fois avec 5 dauphins ! 🙂 En plus, la moitié des touristes ont quitté le site après la première visite des dauphins, surtout les Chinois, repartis dans leur car climatisé, donc il y a beaucoup moins de monde et on profite encore plus de la proximité avec les dauphins. Ceux-ci tournicotent autour des jambes des volontaires et semblent nous sourire lorsqu’ils sortent la tête de l’eau… Les petits sont particulièrement joueurs et font quelques petits sauts, pour notre plus grand plaisir ! Je me surprends à regarder les annonces pour du volontariat sur le panneau d’affichage du bureau de recherche… 😉

Voilà que tout à coup, on entend « Hééé mais c’est les Suisses !! » On vient de recroiser Valentin et Mélissandre, rencontrés dans le camping à proximité de Cervantes, 700 kilomètres plus au sud… Trop marrant !

On discute un moment, puis eux quittent Monkey Mia et nous partons nous installer sur la plage de la réserve. La partie de la baie où a lieu le nourrissage est interdite à la baignade, mais on peut profiter du soleil et se rafraîchir dans l’eau un peu plus loin. Bronzage, lecture et dessins dans le journal de bord sont au programme… D’ailleurs cela me fait penser que ma tante a demandé une petite expo photo des œuvres de Chris : en voici donc quelques-unes ! 🙂

Après un pique-nique rapidement expédié pour limiter le nombre de mouches dans le sandwich, on reprend la route de retour pour quitter la Péninsule de Shark Bay. On voudrait atteindre l’autoroute du nord-ouest avant la nuit, car il n’y a aucun campement gratuit avant cela !

On est quand même large au niveau des kilomètres, donc on prend le temps de s’arrêter à Eagle Bluff, un point de vue bluffant (…) sur la baie en contrebas. Déjà, la falaise est impressionnante, mais ce qui l’est encore plus, c’est la clarté de l’eau turquoise : même depuis le sommet de la falaise, on peut observer la vie aquatique, et l’eau est si claire qu’on voit l’ombre des poissons se refléter sur le sable au fond !!! On observe des raies et quelques requins nager paisiblement… C’est vraiment à couper le souffle.

On atteint le dernier point de vue de la journée peu avant le coucher de soleil. Il s’agit de Shell Beach, une plage qui a la particularité d’être faite non pas de sable, mais de milliards de petits coquillages ! Alors une fois sur la plage, c’est moins incroyable que ce que l’on pourrait penser, car beaucoup de ces petits coquillages sont cassés et ressemblent donc à du sable très (très) grossier. Par contre, ce qui vaut largement le détour, c’est le point de vue sur la plage : étant donné l’absence de sable à remuer, la clarté de l’eau atteint son paroxysme, et le bleu est éclatant !! Waouh… On pourrait presque croire qu’il s’agit d’une saline, comme le Salar d’Uyuni en Bolivie…

Après le point de vue magnifique, on ne fait pas très long sur la plage car l’attaque des chiant’flies atteint une férocité impressionnante ; on doit communiquer par gestes avec Chris, car ouvrir la bouche est beaucoup trop risqué !

Le soleil se couche, et nous reprenons la route jusqu’à l’autoroute du nord-ouest. La nuit est tombée lorsqu’on fait le plein à la station d’Overlander (heureusement qu’elle était là, on était dans la réserve de PapyVan !), et on arrive dans le noir complet à l’aire d’autoroute élue pour cette nuit. On prépare le souper, puis on observe les étoiles filantes et une Voie Lactée de fou en écoutant les énormes road trains passer à vive allure sur l’autoroute… Quelle nuit !

 

Odyssée en PapyVan – Episode 5 – L’itinéraire de l’étape (500 km) :

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