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Jours 157-158: Ceux qui rendent visite au diable

Tasman Peninsula, Tasmanie, Australie. 

Jour 157: dimanche 7 avril 2019

… Trente minutes de vol depuis Melbourne, et le pilote annonce déjà le début de la descente sur Hobart. A 13h30, on a atterri en Tasmanie. Cela aura probablement été le vol le plus court de notre tour du monde ! 😉

On récupère nos sacs, puis on se présente au comptoir de la compagnie Hertz afin de remplir la paperasse pour récupérer notre campervan, nommé Happy Van Junior, en référence à notre Happy Van de Nouvelle-Zélande. On est surexcités, Happy Van Jr est trop génial ; on saute de joie en installant nos sacs à l’arrière ! Hit the road agaaaaaiiiiiiin !!! 🙂

Premier arrêt : le supermarché de Sorell pour remplir notre frigo et nos placards de nourriture. Oui, on a même des placards. 😉 On scrute ensuite l’application Wikicamps pour savoir où passer la nuit gratuitement. Mais dans le sud du pays, c’est un peu le désert, et on a très peu de choix… Allons inspecter le Marion’s Bay Lookout, l’un de ces quelques endroits, qui est plus ou moins dans la direction de la Péninsule de Tasman, au sud-est de l’île.

Les distances en Tasmanie sont « normales » par rapport à ce que l’on a pu avoir en Nouvelle-Zélande, et surtout par rapport à ce que l’on va affronter en Australie de l’ouest ! Cela dit, il faut quand même prévoir un temps assez large pour relier 2 endroits car les routes ne sont pas vraiment droites, et souvent elles se transforment en piste de terre à peine on entre sur une route secondaire… On s’en rend assez vite compte en conduisant jusqu’au Marion’s Bay Lookout, car on slalome entre les gros nids de poule ! Un p’tit coup à gauche, un p’tit coup à droite, et on y arrive quand même sans problème.

La vue sur la baie en contrebas est plutôt pas mal, mais l’endroit ne comporte absolument aucune infrastructure, pas de toilettes, ni robinet d’eau. Et pourtant, aucun panneau qui interdise les vans qui ne sont pas « self-contained. » Ceci plus quelques autres « indices » vus ou lus sur des blogs de voyage ces derniers jours me font réaliser que le système « self-contained / non-self-contained » n’est pas le même en Australie qu’en Nouvelle-Zélande. Ici, on est beaucoup plus libres avec un van non-self-contained qu’on peut l’être chez les Kiwis ! Ce qui veut dire… qu’on est actuellement les (mal)heureux détenteurs d’une réservation pour un van beaucoup trop « luxueux » pour nous (et donc plus cher) pour la côte ouest de l’Australie, dans une dizaine de jours. Zut, zut, zut !!!

Au programme donc dans les prochaines heures : contacter l’agence Mighty Campers pour tenter de modifier notre réservation et obtenir un van plus simple, moins cher… On se dirige vers le village de Dunalley pour essayer de trouver un wifi et se renseigner sur les conditions d’annulation / modification de notre réservation. Malheureusement, le village est beaucoup plus petit que ce que l’on pensait, et il n’y a aucun café ou bistrot où l’on pourrait se connecter ! Le seul wifi que l’on a à disposition est celui du gouvernement de Tasmanie, limité à 30 minutes. C’est la course pour rassembler les infos nécessaires… que l’on parvient à trouver juste avant la fin de la connexion. Le reste sera pour demain !

Retour au Marion’s Bay Lookout à la tombée de la nuit… Les états du sud-est australien, dont la Tasmanie, ont reculé les montres pour l’heure d’hiver la nuit passée, et la nuit arrive maintenant très vite, surtout au milieu de nulle part ! 18h15, et il fait nuit noire.

On cuisine notre souper sur notre petite cuisinière sans avoir à sortir du van… Grâce au toit rehaussé, on peut se tenir debout à l’arrière du lit ; la grande classe ! 🙂 On profite aussi de la soirée pour s’installer dans notre nouvelle maison, ranger nos affaires, mettre en place le lit… et quand on se glisse sous le duvet, il est exactement 20h34. La méga party dis donc, bonne nuits les papys ! 😉

… Eh ben non, quelques minutes plus tard, la pluie se met à tambouriner super fort contre le toit du van. On finit même par allumer le moteur pour se déplacer d’une dizaine de mètres afin d’éviter d’être en plein vent… Les rafales sont impressionnantes, et on sent Happy Van Jr trembler de toute sa carcasse !!

Jour 158: lundi 8 avril 2019

Brrrrrr, les bords du matelas sont hyper froids, et on est en position fœtale l’un contre l’autre au milieu du lit. C’est l’automne en Tasmanie, et les nuits sont trèèèèès fraîches !! Par contre, aucun signe de la tempête d’hier soir ; à part quelques nuages, le temps est dégagé et le soleil commence tout doucement à nous réchauffer.

Dès le réveil, on redescend jusqu’au village de Dunalley, où l’on a fait un arrêt hier, afin de profiter des toilettes et des tables de pique-nique pour le petit-déjeuner. C’est agréable d’avoir les plaques de cuisson à l’intérieur du van, afin d’éviter que le vent ne vide nos réserves de gaz… 🙂

En chemin pour Port Arthur, le village historique au sud de la Péninsule de Tasman, on s’arrête à plein de points de vue pour admirer la nature. On en prend d’abord plein les yeux à Pirate’s Bay Lookout…

… Et ça continue avec Tesselated Pavement : il s’agit d’une baie où l’érosion et le sel ont créé de curieuses formations rocheuses rectangulaires, comme le dallage d’une terrasse. Trop fou !

Le panorama de falaises vertigineuses est également grandiose à l’Arche de Tasman, au point de vue vertigineux sur la Devil’s Kitchen, et aux blowholes, dans lesquels l’eau s’engouffre en créant d’énormes gerbes d’eau et un fracas de tonnerre. Waouh !!

Détour supplémentaire par une immense forêt d’eucalyptus, direction la baie de Fortescue pour y pique-niquer. Malgré la fraicheur automnale, les paysages de sable blanc et d’eau turquoise sont idylliques ! On croise un groupe d’Australiens qui ont le courage de se mettre en maillot de bain et entrer dans l’eau glaçée en poussant des petits cris suraigus. Bon, ça peut se comprendre, ils viennent tout juste de terminer 4 jours de trek et camping dans le parc national. 😉

Opération « changement de van » en cours…

Après qu’une guêpe ait retardé notre départ (elle tournait autour de ma portière, m’empêchant férocement d’entrer dans le van !!), on arrive à Port Arthur en milieu d’après-midi. On veut visiter le pénitencier historique du village, mais avant, profiter du wifi du café à l’entrée du parc ! Bonne nouvelle : il fonctionne bien ; mauvaise nouvelle : il est encore limité à 30 minutes. C’est donc la course pour appeler la compagnie Mighty Campers et effectuer une demande de changement de véhicule ! Voilà, nous sommes mis en attente et on aura la réponse demain. On croise les doigts…

Un café plus tard, nous entamons la visite du fameux pénitencier. Au début de la colonisation européenne, un grand nombre de captifs anglais étaient déportés en Australie, faisant office de prison à l’autre bout du monde. Le pénitencier de Port Arthur en Tasmanie était l’une des plus grandes prisons d’Australie ! Plus qu’une simple prison, il s’agissait en fait d’un centre de « redressement » tenu par les militaires, dans lequel on espérait transformer les captifs en hommes honnêtes… via la religion, une discipline de fer, des travaux forcés, et un isolement dans des cellules de 2 mètres carrés (pour les plus grandes). On visite le bâtiment principal, et on est effarés par la petitesse des cellules. C’est monstrueux ! Je vous laisse juger par vous-mêmes de la pertinence de cette méthode…

Passé l’édifice aux minuscules cellules, le site du pénitencier est très étendu, et on se balade parmi les bâtiments de cette « ville dans la ville. » Au-delà du mur d’enceinte et de la tour de contrôle qui fait penser à un donjon du Moyen-Âge, il y a tous les quartiers administratifs et les maisons des officiers militaires, l’hôpital, l’asile, et la prison spéciale dans laquelle les détenus étaient enfermés 23 heures par jour dans des cellules « confortables » pour méditer sur leur sort.

On termine par la cathédrale et les jardins du pénitencier. Dans un endroit si lugubre et riche en histoire, on a droit à un arc-en-ciel et une superbe lumière de fin de journée sur les couleurs d’automne !

A la sortie du site, on profite des robinets des toilettes de la billetterie pour remplir nos gourdes et la bouilloire. En effet, on n’a pas encore pris le temps de trouver un point d’eau où le robinet soit suffisamment proche du parking pour remplir la citerne de Happy Van Jr.

On reprend ensuite la route vers le Marion’s Bay Lookout situé près de la sortie de la Péninsule. Pas trop le choix ; on doit dormir à nouveau au même endroit car il n’y en n’a pas d’autre à proximité. De plus, on voudrait éviter autant que possible de conduire de nuit trop longtemps, car la vie nocturne tasmane est aussi riche que précieuse… Les marsupiaux n’ont pas un cerveau énorme, et n’ont pas encore appris que se jeter sous les roues des véhicules était légèrement suicidaire. On ne voudrait pas tenter le diable ! (Ah-ah-ah, elle est bien bonne). Heureusement, on arrive dans la nuit noire à notre parking favori sans avoir shooté de petite bestiole… 🙂

Souper et brossage de dents, puis il faut ressortir dans le froid mordant pour aller faire pipi avant de se glisser sous le duvet. A nouveau, la pluie commence à tomber sans prévenir, mais cela ne dure pas et on s’endort dans un silence total au milieu de nulle part…

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